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Alessandra Lanvin : les pieds dans l’eau

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aCosmopolite, la créatrice de chaussures Alessandra Lanvin aime aussi se replier dans son havre de paix, près d’Aperlaï en Turquie.

Par Léa Trichter-Pariente Photographie Raphaël Gianelli-Meriano

Impulsive et déterminée, Alessandra rêve de vivre sur un bateau, en mouvement constant. D’ailleurs, bien qu’établie à Paris depuis quinze ans, où elle vit avec son mari Hubert Lanvin (petit-fils de Jeanne Lanvin) et son fils Victor, elle ne passe pas un mois sans courir le monde. Essentiellement en Italie (Venise, Florence et Naples) pour suivre l’élaboration et la production de ses souliers, mais aussi à Hong Kong, New York, Tokyo, Moscou ou Dubaï, auprès de ses partenaires. De mère turque et de père italien, elle a vécu à Milan, où elle est née, ainsi qu’à Istanbul, Genève et Zurich, où elle a grandi, et à Paris, Londres et New York, où elle a étudié l’histoire de l’art et les sciences politiques. “Ma mère était collectionneuse d’art et muse. Ouverte d’esprit avec un amour inconditionnel pour les métiers d’art, elle était proche de Dalí et d’artistes turcs émergents comme le photographe Ara Güler et le romancier Yaşar Kemal. Mon père est originaire de Turin. Il a travaillé toute sa vie dans l’industrie des ressources naturelles, du pétrole et du gaz, et a habité sur tous les continents, notamment en Inde, au Venezuela et en Colombie, où sont nées mes sœurs.”

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À l’origine chasseuse de têtes dans l’industrie du luxe et de la mode, Alessandra décide en 2010 de changer de cap pour s’adonner à sa véritable passion: la chaussure. Elle fonde Aperlaï, nom donné en référence à la cité antique située près de sa maison de vacances, en Turquie. “Avec Aperlaï, j’ai voulu apporter une signature graphique avec des lignes pures, organiques, et un design fort.” Souci du détail et confort sont omniprésents dans la réflexion de chacune de ses créations, qui allient modernité et féminité. “J’ai appris toute la partie complexe et technique de la chaussure au contact des artisans italiens avec qui j’œuvre. Ils ont une passion et une patience infinie pour leur travail.” Outre son mocassin “Gatsby”, ses best-sellers “Geisha” et “Zottsass” sont reconduits de saison en saison. Mais Alessandra ne cesse de réinventer son style, notamment en collaborant avec des marques pointues telles que Peter Som, Mara Hoffman, Wanda Nylon ou encore Vetements. Sa prochaine collaboration, avec Michel Klein, est prévue pour l’été prochain. Parmi ses plus fidèles clientes, on retrouve Kate Bosworth, Blake Lively, Naomi Watts, Gwyneth Paltrow, Keira Knightley, Beyoncé, Rihanna ou encore Vanessa Paradis, toutes adeptes de ses talons architecturaux et de ses combinaisons de matières audacieuses. Son matériau fétiche ? Le suède d’agneau, qu’elle apprécie pour sa douceur et la profondeur de ses couleurs, et qu’elle associe volontiers à des matières techniques tels le Plexiglas, le vinyle ou la gomme. “L’art est ma principale source d’inspiration: Pollock pour les matières, Picasso et Mondrian pour les couleurs et Ross Lovegrove pour les structures.”

al2Cheffe d’une entreprise de douze salariés, Alessandra dispose d’un réseau de distribution exclusif de quatre-vingts points de vente, outre sa boutique parisienne de la rue du Mont-Thabor. Reconnue par la profession, elle a été sélectionnée l’an dernier comme talent émergent lors de la remise des FNAA (Footwear News Achievement Awards) et trois de ses modèles ont été retenus par le Fashion Institute of Technology de New York pour l’exposition “Shoe Obsession”, parmi les souliers les plus “contemporains, créatifs et indispensables de la mode”. Travailleuse effrénée, elle s’accorde une pause estivale chaque année dans sa maison de vacances au sud-ouest d’Antalya, près d’Aperlaï, où elle se retire un mois. Simple et dépouillée, la maison, encastrée dans la pierre, a été construite il y a trente ans par Peter Marangoni, un architecte italien basé à New York. En totale harmonie avec son environnement, sans eau ni électricité, avec une très mauvaise connexion internet, la demeure, qui comprend cinq bâtisses, fait la part belle aux éléments naturels: la mer et la végétation, principalement des cactus, des bougainvillées et des oliviers. Ce lieu est difficile d’accès; le périple est long pour y parvenir. Arrivé à Istanbul, il vous faut reprendre un avion pour Antalya, puis faire trois heures de voiture jusqu’à Kaş et enfin prendre un bateau durant une trentaine de minutes jusqu’à la presqu’île de Limanagzi. “Mes parents étaient en voyage de noce sur un kayak lorsqu’ils sont tombés amoureux de cette crique. Ils ont acheté ce terrain au bord de l’eau. Aujourd’hui, la zone est protégée. Nous sommes donc restés presque seuls.” Tout est fait pour rendre la vie des hôtes facile dans cette propriété familiale et accueillante. “Nous adorons recevoir nos amis.”

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Rustique et sans prétention, la maison a été réalisée intégralement à partir d’éléments locaux. À l’intérieur, les ravissants coussins du salon ottoman ont été brodés à la main par des dames des villages alentour et les tommettes du sol, usées, décolorées et chargées d’histoire, viennent d’un ancien monastère du XVIIIe siècle. “C’est ce même monastère qui a construit une citerne dans la montagne, où nous allons toujours chercher l’eau potable pour la maison.” Très italienne dans son déroulement, la journée s’écoule au gré des repas. “Un plongeon au réveil suivi d’un petit-déjeuner en famille, puis d’une balade en bateau ou d’une virée en paddle, avant un déjeuner sur le bateau, ancré dans une crique. Parfois, nous partons explorer les ruines émergentes ou nous faisons de la plongée. Avant le dîner, nous nous retrouvons pour un apéro spritz et parmesan.” La nourriture, fraîche et délicieuse, se compose principalement de poissons achetés à des pêcheurs qui passent devant la maison avant d’aller vendre au marché. “On a vraiment l’impression de vivre sur un bateau. La retraite est totale.”

Aperlaï, 28, rue du Mont-Thabor, Paris 1er. www.aperlai.com

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