La nouvelle exposition du Museo Gucci à Florence fait un clin d’œil arty à “Flora”, l’un des motifs emblématiques de la maison. Visite privée.
Par Frédérique Dedet
Un soleil de printemps chauffe la Piazza Della Signora où le Museo Gucci a ouvert en 2011. Il est vite devenu une destination à part entière car, outre ses collections permanentes thématiques, sa librairie formidable et son restaurant délicieux, il propose deux salles dédiées à l’art contemporain. Elles accueillent deux expositions par an et ont déjà présenté, entre autres, le travail de Bill Viola, Paul Fryer, Cindy Sherman, Camille Henrot et Joana Vasconcelos. Martin Béthenod, le directeur du Palazzo Grassi-Punta Della Dogana à Venise, les conçoit depuis l’an dernier. Il nous présente cette nouvelle exposition avec une passion communicative. Les œuvres de quatre artistes puisées dans la collection de François Pinault, le propriétaire de Gucci qui prête depuis le début ses œuvres à cet espace, font écho à l’imprimé “Flora” créé en 1966 pour la princesse Grace de Monaco. “La première volonté est de garantir à l’œuvre des conditions idéales d’exposition.Respecter l’artiste et travailler avec lui”, souligne Martin Béthenod.
C’est donc en étroite collaboration avec les artistes que cette nouvelle exposition a été installée – à l’exception des deux diptyques d’une beauté inouïe du grand photographe américain Irving Penn, décédé en 2009. Dans la salle principale, une peinture mélancolique de la Sud-Africaine Marlene Dumas fait face à une sculpture autour du jasmin de Latifa Echakhch, évocation des révolutions du printemps arabe. Dans la salle adjacente, sont accrochées des images remarquables de la photographe française Valérie Belin, où l’humain et le végétal se confondent. “Respecter le public, c’est lui donner les clefs de la compréhension des œuvres”, explique Martin Béthenod, conscient que beaucoup de visiteurs passeront la porte du musée pour découvrir les archives de la maison Gucci : accessoires divers témoins du génie de Guccio Gucci, sacs et vêtements iconiques créés par les directeurs artistiques de la maison. Il faut donc rendre les œuvres accessibles à tous les publics. “Le métier d’un commissaire d’exposition consiste à créer les conditions optimales pour que l’œuvre rencontre son public et, parfois, créer une rencontre inopinée”, ajoute Martin Béthenod. Mission accomplie avec ce “langage des fleurs”.
Exposition “The Language of Flowers”, jusqu’au 20 septembre.
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